Histoire de Riri le pigeon

C’était la troisième fois que j’allais à Toulon en ce début d’après-midi de juillet et entre le Mistral et la chaleur j’avoue que j’aurais préféré être dans un endroit un peu plus frais. Comme d’habitude je passais par les petites rues de la basse ville étroites et déjà ombragées. Soudain au coin d’une petite rue et prés des poubelles, il me sembla que quelque chose bougeait. Je m’approchais et je vis que c’était un petit bébé pigeon, il cherchait à manger mais hélas il n’y avait vraiment rien, que des pavés sales et nauséabonds. Il se blottit contre le mur en me regardant, je lui parlais doucement et je le pris contre moi, pauvre petit bonhomme, il n’était vraiment pas très beau mais quel regard désemparé, le mistral, tellement fort, avait dû le faire tomber du toit, il était si petit, si maigre! Je pressais le pas jusqu’au parking, il fallait que je rentre vite car ce bébé devait avoir très faim. Pendant tout le trajet Riri, car je l’avais baptisé Riri, ne bougea pas, il me regardait.

En arrivant à la maison, je me précipitais dans la cuisine pour lui préparer un biberon. Je remplis la vieille grosse seringue de jaune d’œuf et le lui donnait. Déplumé comme il était, on pouvait voir son jabot devenir tout jaune en se remplissant. Bien rempli, Riri se mit à piailler et à courir dans la chambre, il était rassuré, il avait trouvé une maison où on l’aimait.

Quelques jours se sont passés et Riri semblait bien et heureux, il commença à voleter mais il ne me quittait jamais et puis un matin, ça faisait trois semaines qu’il était à la maison, Riri ne put se mettre sur ses pattes, elles étaient comme mortes, je l’emmenais chez le vétérinaire qui lui fit une piqûre dans le ventre, il me dit qu’il y avait peu de chance qu’il vive mais que s’il passait la nuit, il lui ferait une autre piqûre le lendemain. Riri passa la nuit et ainsi pendant quatre jours le vétérinaire lui fit plusieurs traitements, mais rien ne se passa, il m’envoya voir un spécialiste des oiseaux, là aussi plusieurs piqûres, toujours dans son pauvre petit ventre mais rien, Riri était paralysé. Que faire ? Un oiseau qui ne vole pas ne peut pas être heureux ! J’ai choisi… j’ai gardé Riri, je l’ai aimé, j’ai fait quelques aménagements pour lui, je l’emmène partout, il se promène et vole dans la main, il a eu 5 ans au mois de juin, je l’adore et je crois qu’il est heureux.

Une chose très importante, peut-être la plus importante, c’est que Riri a changé ma vie. Je ne vois plus les choses comme autre fois, le jardin est devenu un jardin LPO qui accueille tous les oiseaux, je me bats pour que les gens ne regardent plus les pigeons comme des êtres nuisibles mais comme des oiseaux très attachants toujours prêt à aimer. Les promenades avec Riri me font rencontrer du monde intrigué par ce petit pigeon qui a bouleversé ma vie, il m’a ouvert encore plus les yeux sur la nature, la souffrance animale et tant de choses près desquelles nous passons et que nous ne voyons pas toujours. Peut-être qu’un jour d’autres Riri donneront du bonheur à ceux qui les ont rejetés jusqu’ici et qu’ils ouvriront eux aussi les yeux sur le monde qui les entoure, je le souhaite très fort.

Danyelle,
La maman de Riri

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Riri boit, mange, se repose, se fait dorloter et se fait promener.